Egypte : salles égyptiennes au Louvre

Soumis par pierre-yves le mar, 06/04/2010 - 19:15

Quelques idées simples :

L'histoire de l'Egypte débute vers 3000 av. J.C.. La civilisation se développe dans la vallée fertile du Nil, ce que signifie l'expression "l'Egypte est un don du Nil". L'étendue du Nord du Sud sépare deux royaumes, du Nord et du Sud. Pour simplifier, les périodes de paix et de prospérité correspondent à l'unification du nord et du sud, et les périodes de crise voient les deux royaumes se séparer.  De manière simplifiée également, les capitales vont descendre du nord au sud, de Memphis vers Louxor, avec l'intermède d'El Amarna. Enfin, le Nil coule le plus souvent du sud vers le nord, sauf un coude au milieu du pays, de telle sorte que les Egyptiens voient le soleil se lever sur la rive ouest, ou droite, et se coucher sur la rive opposée, d'où le concept de la naissance à l'ouest et de la mort sur la rive gauche. Les tombes sont toujours sur la rive gauche.

Les tombes comprennent la chapelle funéraire, qui accueille la famille et les prêtres, et le tombeau, en sous-sol, que personne ne visite. La forme de pyramide est reprise dans les petites tombes ou mastaba. Les proches du roi avaient le privilège d'être enterrés près des rois, par exemple dans le domaine de Gizeh. Le culte des morts est basé sur le principe de la survie. La vie ne s'arrête pas à la mort. Comme le soleil qui réapparaît chaque matin, le mort doit revenir dans un autre monde. Pour être sûr qu'il n'oublie pas son nom, on l'inscrit dans un cartouche. Effacer son nom reviendrait à le condamner à une mort définitive. Pour qu'il trouve son chemin, on dessine une forme de porte sur le côté de la tombe, et pour assurer sa survie en attendant la renaissance, on lui prépare un environnement équivalent à celui de la vie terrestre : il dispose de réserves de nourriture, il est entouré de modèles réduits de fermes, de représentations de scènes de l'agriculture, de personnages, appelés oushbeti, et de mobilier neuf, grandeur nature ou modèle réduit, en parfait état, et souvent dans des matériaux plus nobles et durables que les objets de la vie courante.
À la fin du Moyen Empire, le shaoubti, est une statuette en bois de perséa, shaoub, qui représente le défunt sous l'aspect d'Osiris. Il n'y pas d'inscription. Plus tard, se développe la tradition des statuettes oushbeti, représentant des ouvriers agricoles. A l'aide de houe et d'une herminette, ils exécutent les travaux nécessaires à la survie de l'âme du défunt. Ils répondent de sa survie, d'où leur nom (de ousheb, "répondre"). Contrairement aux shaoubti, les oushbeti sont couverts d'inscriptions. Le mort a la tête appuyée sur un haut repose-tête, qui lui relève la tête comme le soleil levant, pour mieux préparer le mort à sa résurrection. De son vivant, il a confié l'exploitation d'une partie de ses terres à une fondation qui livrera une partie de la production au temple pour le bénéfice du défunt. De la même manière, le roi reçoit ses pouvoirs du dieu Horus. Le royaume est propriétaire des terres dont il délègue l'exploitation à des fermiers, qui  en retour, livrent des produits aux temples pour honorer les dieux.

Les symboles :
Maat : il y a deux domaines, l'existant et le non-existant. L'existant reçoit le "souffle de vie", ou maat. Ce sont les dieux qui donnent ce souffle au roi, sur les bas-reliefs.
Le collier menat insuffle la régénération.
Le cobra uraeus éloigne les dangers
L’œil oudjat d'Atoum est l'oeil de la vigilance.
La fausse barbe est droite pour un roi, tressée et recourbée pour un dieu.

Suite les dieux égyptiens

L'écriture est apparue vers le début de la civilisation égyptienne, au même moment qu'en Mésopotamie. Il y a près de 700 signes :

  • des pictogrammes, représentant l'image de l'objet signifié (ex : un bateau).
  • des idéogrammes,  associant une idée à l'objet (ex : bateau avec une voile gonflé pour signifier le voyage ou le marin);
  • de phonogrammes, dont le son est le même que le mot, mais la signification différente (ex : le nom du roi Djé est représenté par un serpent car "serpent" se dit djé et Isis se prononce comme le mot désignant le siège, d'où son pictogramme), ou encore un rébus du genre "chat" +"pot"= "chapeau"). Ce fut l'idée géniale de Champollion.

L'écriture est affaire de savants : les scribes. Les élèves sont privilégiés. Ils accèdent à la culture, au savoir et au pouvoir. C'est un peu comme l'école des mandarins : ils accèdent aux postes de l'administration qui gouverne sur les paysans. Le matériel du scribe comprend le lissoir à papyrus, le tampon pour écraser le papyrus, la palette avec au moins deux réserves, une pour l'encre noire, une pour l'encre rouge. On écrit avec un roseau. On écrit aussi bien de gauche à droite ou de droite à gauche. Par souci d'esthétique, un bas-relief comprend les deux orientations, de part et d'autre de l'axe de symétrie. Le sens de lecture est indiqué par les signes eux-mêmes, par exemple le signe d'oiseau est tourné dans le sens de lecture. S'il regarde vers la droite, le texte se lit de gauche à droite.

Pierre-Yves Landouer, mars 1998