Vincennes : le Château

Soumis par pierre-yves le jeu, 22/04/2010 - 12:52

voir des photos

Le château de Vincennes occupe un terrain de 6,5 ha.
Au début, il n'existe sur le site qu'un pavillon de chasse aménagé par Louis VII vers 1150 dans le bois de Vincennes, puis, au XIIIe siècle, Philippe Auguste et Saint Louis font construire un manoir. Vers 1337, Philippe VI de Valois décide la construction d'un donjon à l'ouest du manoir. Au XVIIe siècle, l'architecte Louis Le Vau construit pour Louis XIV les ailes (dites abusivement "pavillons") du Roi et de la Reine. Le château devient ainsi la troisième résidence royale.
Nous visitons le Service historique de l’Armée de Terre. Pour éviter tout risque de vol, nous devons laisser au vestiaire, manteaux et sacs. Le service est ouvert à tous, souvent pour des recherches géanologiques. Les inventaires sont publics : 35 nouveaux inscrits par jour. 18 personnes accueillent et orientent le public.
Au rez-de-chaussée est une vaste salle de lecture, au mobilier standard, façon école communale. Le visiteur attendra que le personnel du service lui remette les documents demandés sur un formulaire, et où il pourra consulter ces documents.
Il consulte soit des originaux, soit des microfiches (journal de marche). Le délai de mise à disposition est d e60 ans, sauf dérogation. S’il s’agit d’un document d’origine privée, le délai dépend de la personne qui a remis le document. De fait, le Service reçoit beaucoup de documents que des particuliers découvrent souvent lors du décès d’un parent ou en faisant du tri dans leurs effets.
A l'étage, en haut de l’escalier majestueux, une salle est éclairée par un lustre étrange, fabriqué avec des épées et des pistolets enchevêtrés.
Ce service remonte à la guerre de Trente Ans (1618 à 1648).
En 1716, il est décidé que toute personne enrôlée est enregistrée et décrite : forme du visage, couleur des yeux, …, service d’incorporation. On conserve les journaux de marche des régiments, la liste des blessés et des morts sur le champ.

La Sainte Chapelle :
Les reliques de la couronne d'épine sont conservées à Vincennes avant de rejoindre la Sainte Chapelle de Paris. Un fragment reste à Vincennes et on construit une sainte chapelle.
La tempête de 1999 a soufflé les verrières par un effet de venturi (effet d'aspiration par un fluide en mouvement).
En 1804, le duc d'Enghien fut fusillé dans les douves du château pour trahison et son corps inhumé dans la chapelle.
Nous finissons notre visite au Pavillon royal, accueillis à l'entrée par la statue colossale du général Pierre Yriex Daumesnil (1777-1831). Il porte une jambe en prothèse, souvenir bien réel depuis qu'un boulet lui a emporté la jambe lors de la bataille de Wagram en 1809. Il a dit, à ses assaillants autrichiens, prussiens et russes, en 1814 : « si vous me rendez ma jambe je vous donne Vincennes ».
La salle du trône est au premier étage : les portes sont surmontées d’un linteau où un œil rayonne de lumière. Louis XIV y recevait ses ministres. Drapeaux et étendards rappellent les riches heures de l’Armée (le drapeau est porté par les fantassins, l’étendard par les cavaliers). Un drapeau tissé coûte aujourd’hui 10.000 euros.
Le Roi et la Reine faisaient chambre à part. En 1660, le roi Louis XIV épouse l'infante d'Autriche Marie-Thérèse, tous deux âgés de 21 ans, à Saint-Jean-de-Luz (Aquitaine). Cette union scelle la paix signée dans les Pyrénées, sept mois plus tôt, qui mit fin à l'interminable guerre qui opposait la dynastie française des Bourbons et la dynastie espagnole des Habsbourg. Le retour du roi et de la reine passe par Vincennes.
La salle des gardes est la plus grande salle du château : 26,65 m de long, pour 11,2 de large et une hauteur de 8,2 m. Les murs s’ornent de grandes tapisseries.

Pierre-Yves Landouer, 2006