Cette période se caractérise par la construction de chapelles rayonnantes autour du chevet, d'où le nom de "gothique rayonnant". Des chapelles se blottissent entre les contreforts et les arc-boutants latéralement.
Jusque là, les nefs ont de 18 à 24 m de hauteur, et trois niveaux (arcades, tribunes, fenêtres hautes). La cathédrale de Tournai introduit les 4 niveaux, un niveau d'arcades, une tribune ouverte, un triforium qui cache la charpente et les contreforts, et les fenêtres hautes. Cela permet d'élever plus haut la voûte. Notre-Dame de Paris innove en poussant la hauteur à 32,50 m et en supprimant l'étage de triforium, pour rechercher l'éclairage direct (les verrières sont plus grandes). Mais ce sera l'étage de tribune qui disparaîtra ensuite, grâce à l'invention des contreforts extérieurs (arcs-boutants). La figure 1 ci-après illustre la recherche constante de l'élévation. Corrélativement, les grandes arcades de la nef s'élèvent toujours plus haut (8 m à Noyon, 11 m à Paris, 20,7 m à Amiens). Les bas-côtés sont ainsi mieux dégagés. À part Sens, la proportion entre les grandes arcades et la voûte reste de l'ordre de 35 % jusqu'en 1180. À partir de Chartres (1194), cette proportion passe à environ 45 %, ce qui accentue l'élévation du premier niveau d'arcade et l'impression de verticalité. Vers 1350, le gothique flamboyant supprimera le triforium grâce aux arcs-boutants toujours plus puissants :
cathédrales |
années de début |
nombre de niveaux |
hauteur des arcades |
proportions arcades/voûte |
S-Étienne de Sens |
1140 |
4 |
12,3 m |
50% |
ND de Noyon |
1140 |
4 |
7,8 m |
36% |
ND de Laon |
1160 |
4 |
8,4 m |
37% |
ND de Paris |
1163 |
3 |
11,0 m |
34% |
St Gervais-St Protais de Soissons |
1180 |
4 |
10,3 m |
34% |
ND de Chartres |
1194 |
3 |
15,9 m |
44% |
St-Étienne de Bourges |
1195 |
3 |
19,2 m |
52% |
ND de Reims |
1211 |
3 |
17,5 m |
46% |
ND d'Amiens |
1220 |
3 |
20,7 m |
49% |
flamboyant |
1350 |
2 |
|
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