Le gothique rayonnant

Soumis par pierre-yves le jeu, 11/03/2010 - 00:22

Cette période se caractérise par la construction de chapelles rayonnantes autour du chevet, d'où le nom de "gothique rayonnant". Des chapelles se blottissent entre les contreforts et les arc-boutants latéralement.
Jusque là, les nefs ont de 18 à 24 m de hauteur, et trois niveaux (arcades, tribunes, fenêtres hautes). La cathédrale de Tournai introduit les 4 niveaux, un niveau d'arcades, une tribune ouverte, un triforium qui cache la charpente et les contreforts, et les fenêtres hautes. Cela permet d'élever plus haut la voûte. Notre-Dame de Paris innove en poussant la hauteur à 32,50 m et en supprimant l'étage de triforium, pour rechercher l'éclairage direct (les verrières sont plus grandes). Mais ce sera l'étage de tribune qui disparaîtra ensuite, grâce à l'invention des contreforts extérieurs (arcs-boutants). La figure 1 ci-après illustre la recherche constante de l'élévation. Corrélativement, les grandes arcades de la nef s'élèvent toujours plus haut (8 m à Noyon, 11 m à Paris, 20,7 m à Amiens). Les bas-côtés sont ainsi mieux dégagés. À part Sens, la proportion entre les grandes arcades et la voûte reste de l'ordre de 35 % jusqu'en 1180. À partir de Chartres (1194), cette proportion passe à environ 45 %, ce qui accentue l'élévation du premier niveau d'arcade et l'impression de verticalité. Vers 1350, le gothique flamboyant supprimera le triforium grâce aux arcs-boutants toujours plus puissants :

 

 cathédrales
 

années de début
des travaux

nombre de niveaux

hauteur des arcades

proportions arcades/voûte

S-Étienne de Sens

1140

4

12,3 m

50%

ND de Noyon

1140

4

 7,8 m

36%

ND de Laon

1160

4

 8,4 m

37%

ND de Paris

1163

3

11,0 m

34%

St Gervais-St Protais de Soissons

1180

4

10,3 m

34%

ND de Chartres

1194

3

15,9 m

44%

St-Étienne de Bourges

1195

3

19,2 m

52%

ND de Reims

1211

3

17,5 m

46%

ND d'Amiens

1220

3

20,7 m

49%

flamboyant

1350

2