Plans-reliefs

Soumis par pierre-yves le ven, 21/01/2011 - 01:16

Les Plans-reliefs
Ils sont apparus en 1668, à l'initiative du même Louvois, le ministre de la guerre de Louis XIV qui fait construire l'Hôtel des Invalides. Ils sont d'abord conservés aux Tuileries, puis au Louvre, avant de migrer aux Invalides, en 1777, sous Louis XVI. L'atelier de Mézières est également transféré aux Invalides en 1777. Maquettes stratégiques, ils deviendront progressivement objets d'art, que le souverain montre avec fierté à ses visiteurs de marque étrangers, tel le tsar Pierre Ier en 1717.
Il en reste une centaine (un quart exposé aux Invalides, un quart à Lille et le reste en rénovation pour être exposé aux Invalides).
La technique des plans-reliefs : le terrain est minutieusement relevé, aussi bien en relief qu'en occupation du sol. On reporte les lignes de niveaux sur des planches empilées. On régularise ensuite les pentes pour former le relief. Les plans d'eau sont peints, tandis que le sol est reconstitué avec du sable fin, les champs avec de la soie peinte et les arbres avec du fil de fer et de la soie. Les maquettes de maisons sont fidèles aux styles (types de toitures et types de façades). Les bâtiments publics, tels les églises, sont très soignés. Les maquettes présentent aujourd'hui un intérêt historique lorsque ces bâtiments ont été modifiés depuis cette époque.
Leur échelle est le 600ème, en raison de la portée maximale des canons (1 m = 600 m, qui est cette portée). On en verra plus loin la raison.
A quoi servent les plans-reliefs ?
Louis XIV fait une guerre de cabinet, c'est à dire qu'il dirige la guerre depuis son cabinet. pour cela il a besoin de connaître le terrain, les positions ennemies, etc... La carte d'Etat-major n'existe pas. Le plan-relief est l'ancêtre de la carte. Comme on fait une guerre de siège, on s'exerce à assiéger l'ennemi, et, par la suite, on s'exerce à fortifier ses "places-fortes" pour éviter qu'elles ne tombent à leur tour. Ce sont les deux fonctions des plans-reliefs.
Les fortifications
Les techniques de fortifications découlent de la tactique (guerre de siège) et de la technique des assauts  (artillerie).
1 - La tactique
La guerre consiste à prendre des villes au fur et à mesure. On ne prend un territoire qu'à travers les villes qui l'administrent, contrairement à la guerre du XXe siècle qui se fait autant dans la campagne qu'en ville. On ne peut pas avancer en territoire ennemi si on n'a pas pris possession des villes en arrière qui peuvent vous fermer l'accès de vos bases.
2 - La technique
1483 est une date capitale : l'invention du boulet de fonte, bien plus lourd et plus percutant que le boulet de pierre utilisé auparavant. Il fait éclater la pierre et peut creuser une brèche si on concentre le tir. Face à ce danger, la riposte consiste à élever des murs moins hauts et plus épais qu'auparavant. D'où le bastion : il a une carapace de pierre et une forte épaisseur de terre pour amortir les coups.
L'assiégé se défend à son tour avec des canons. Sur une tour ronde, les axes de canons divergent. Pour concentrer le tir, il faut faire converger l'axe, avec des canons presque parallèles, d'où la forme du chemin de ronde, en lignes droites, brisées pour couvrir un champ assez large. Vauban met en pratique des théories élaborées en Italie : il recoupe les angles de visée avec des redans. Autre solution pour l'assiégé : multiplier les obstacles, qui sont autant de points d'affrontement avec l'ennemi. Celui-ci doit prendre les remparts un par un.
schéma tir

Comment s'y prend l'assiégeant ?
Il commence par construire son propre mur pour contenir l'assiégé et lui interdire la sortie. Ce mur est circulaire, tout autour de la place forte assiégée. On va former des murs concentriques de plus en plus rapprochés. Le premier "parallèle" est à un millier de mètres de l'ennemi, hors de portée des canons (600 m). Le second parallèle est précisément à 600m. On peut recevoir des boulets, mais on peut commencer à pilonner l'ennemi. On poursuit les tranchées, toujours plus près du but, mais en zigzag, pour éviter d'offrir un axe vulnérable. Ce sont les sapeurs qui creusent, l'artillerie qui pilonne et les fantassins qui feront l'assaut final. On creuse la nuit, à l'abri des regards. L'art de la guerre consiste à surprendre l'ennemi. A 350m, nouveau mur, tranchée et palissade de terre et de bois. A partir de là on concentre le tir sur un point du bastion, jusqu'à l'affaisser totalement. Toujours en zigzag, on approche de la première ligne ennemie, le "chemin couvert". Celle-ci tombe. La voie est libre pour creuser un tunnel à la mine vers le bastion, afin de préparer le chemin aux fantassins qui feront l'assaut. En attendant, ceux-ci tirent tout ce qu'ils peuvent pour atteindre les tireurs d'en face et protéger les sapeurs. Quand la voie est prête, parfois l'ennemi se rend. Sinon, l'armée s'élance comme un seul homme, sous la mitraille ennemie. Les premiers soldats atteignent le haut du rempart. C'est le corps à corps meurtrier. Le nombre fait la différence. Si l'assaillant est nombreux, il déborde l'assiégé. La ville se rend après de lourdes pertes, aggravées par des semaines de famine. Les vainqueurs se livrent aux exactions habituelles, vol, viol, saccage. Tout est permis. On se nourrit sur le compte du perdant. Il reste à renforcer la place pour éviter de se la faire reprendre.

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